Je suis bio, mais je n’en mange pas… Pourquoi ?
Je suis ravie de prêter une nouvelle fois ma plume à une de nos partenaires, Alicia Liard. Elle va dans cet article parler du bio, et pourquoi elle n’en mange pas ! Et vous, vous mangez bio ? Je lui laisse la parole.

Bon, je le confesse, j’en achète bien sûr… Mais lorsque j’ai le choix, je privilégie les producteurs raisonnés , non biologiques, et encore moins d’un autre pays.
Il y a deux raisons à cela. La première, c’est qu’ils n’ont pas le même cahier des charges, je passe les détails, mais cette dénomination n’apporte pas tant les garanties que les consommateurs l’imaginent.
La seconde, c’est que si nous consommons auprès de producteurs raisonnés, nous les aidons durant leur transition vers une agriculture bio ou une permaculture.
La période de transition
C’est un passage extrêmement risqué et délicat. Leurs pertes sont importantes et augmentent les prix. Ils ne peuvent pas absorber cet impact qui met en péril leur compétitivité. Pour couronner le tout, leurs pertes ne sont pas autant compensées par l’état que pour les agricultures conventionnelles.
Je n’évoque même pas l’aspect psychologique que traversent les agriculteurs durant cette période.
J’aime évoquer « l’effet papillon » qui signifie, que plus nous serons nombreux à le faire, plus cela convaincra les conventionnels de s’y mettre. Ne pensons pas qu’ils souhaitent maintenir ce schéma. ils sont au plus proche des terres et sont les premiers témoins des conséquences néfastes sur la santé, leur santé!
Ils en sont sensibles, mais parfois impuissants. En toute honnêteté, comment prendre la décision de faire autrement lorsque nous faisons courir un risque énorme de faillite à l’entreprise ?
Arrêt sur histoire…
Savez-vous comment cette agriculture est née… ?
A la fin de la guerre, nous avions une quantité encore illimitée de matériel. Qu’en faire ? Comment les recycler ? Où les vendre et à qui ?
C’est ainsi que les barbelés ont remplacé les haies, que les engins ont été transformés pour la récolte qui est devenue intensive au regard de la puissance de frappe de ces machines…
Puis il y a eu une augmentation de la production avec l’arrivée de la chimie mais dans l’ignorance totale de sa toxicité. J’emprunte un raccourci pour ne pas être trop longue mais c’est ainsi que l’agriculture actuelle est née !
Pour de mauvaises raisons ! Et non par la volonté directe des producteurs.
Ne leur jetons pas la pierre, soyons conscients d’où nous venons, réfléchissons pour nous et notre avenir et accompagnons les initiatives.
Et donc… comment j’en suis venue à tout ça ? Un jour, j’ai décidé de changer mon alimentation. Je me suis tournée vers le bio. D’abord, j’ai doublé mon budget… mais à ce moment ce n’était pas important. Puis ça l’ai devenu par la force des événements de la vie. Il m’a fallu réfléchir autrement. Donc j’ai cherché des producteurs locaux. Je me suis rendue compte de la difficulté pour les trouver.
Manger bio
Premières recherches sur internet et je suis tombée sur des systèmes ingénieux. Le « campanier » entre autres. Livraison de fruits et légumes toutes les semaines (sans obligation) à aller chercher en boutique. Et puis la boutique ou j’allais a fermé (évidement elle proposait des jouets « propres »… fabriqués en France…).
Puis la plus proche était à 25km… 50km allée/retour toutes les semaines pour manger bio ?!?!?
Quel paradoxe !! Donc stop. J’ai trouvé des producteurs en cherchant lors de déplacements en voiture. Un pour les œufs, le lait et les fromages, un autre pour des légumes, un autre pour des pommes. Autrement dit, il me faut 2 jours pour faire les courses de la semaine… C’est impossible ! Inaccessible même avec toute la meilleure volonté du monde !
Internet ? ok. Mais tous n’y sont pas ! Les locaux ne proposent évidemment pas tous les types de produits dont on peut avoir besoin et encore faut-il savoir où ils sont et comment les trouver. Puis encore un autre terrible constat m’a été imposé…
Je suis tombée (par hasard) sur les fermes « chapeau de paille » qui proposent d’aller chercher vous-même dans la terre vos légumes et utilisent une agriculture raisonnée… Voilà mon premier contact. Et j’ai aimé ce concept tourné vers l’avenir. Puis elle a fermé… faute de mobilisation et pour faillite…
Quelle déception, quel sentiment profond de gâchis. Donc, hormis des supermarchés bio (affreusement chers, marketés à gogo et pas toujours éthiquement raisonnables envers le consommateur) que faire ?
Il y a aussi les associations qui font les colis mais les abonnements imposent de les acheter toutes les semaines même si nous n’en avons pas besoin… pas adaptés pour tous non plus. D’autres choses encore existent mais c’est si compliqué de savoir quoi, de s’imposer les contraintes !
Aidons les producteurs, référençons les pour qu’ils soient facilement accessibles aux consommateurs. Soutenons les en achetant leurs produits. Valorisons les afin de les faire monter dans l’opinion publique. Le carnet de Milie peut faire ça… !
Il faut une portée médiatique et un sentiment de simplicité parce que si c’est bien pensé, c’est forcement simple pour le consommateur. Pour démocratiser il faut « banaliser » par les habitudes de vie et les comportements d’achat.
Je ne demande pas à tous d’arrêter de manger bio bien sûr. J’indique simplement mon choix. Je souhaite que les futures générations, dont nous sommes responsables, aient plus de choix et plus de produits sains… Je souhaite même qu’ils n’aient plus à se poser la question. Ils n’ont pas à subir les mauvais choix d’hier.
J’ai à cœur d’accompagner ma génération à moi, dans cette transition afin d’offrir le meilleur pour demain. Ce n’est pas un sacrifice, c’est un honneur que d’y participer, d’y contribuer. Aider les agriculteurs dans leurs futurs choix de changements de modèle économique. Je suis l’enfant du monde d’aujourd’hui et sait, en partie, ce qui doit être fait pour celui de demain.
Je vous invite à aller voir les actions de l’association « 20 ans pour changer le monde ». Avec eux, tout est dit et tout peut se réaliser aussi.
Ne croyons pas que chaque changement est douloureux et difficile. Ici le nombre fait vraiment la force, et c’est si simple ! C’est de ça dont on a besoin…
Le Carnet de Milie souhaite faciliter considérablement la recherche de produits éco responsables, améliorer aussi de la même manière la communication des producteurs et des créateurs. Pourquoi consommer les produits des autres quand ceux qui sont proches de chez nous sont si bons pour la santé. Bien souvent, c’est moins cher que ce que l’on peut imaginer ?
Je vous invite à faire un petit tour sur la boutique afin de découvrir les producteurs , les créateurs, les thérapeutes et les coachs que je suis fière de référencer !
Merci Alicia pour ton partage dans cet article. Je vous invite à la retrouver sur son site Met@nima.
Nous serons ravies d’échanger avec vous dans les commentaires,